Biographie

Naissance

Geo Condé est né à Frouard (Meurthe et Moselle) le 24 juin 1891. <son père, Paul Condé y tenait une « Épicerie –Mercerie – Rouenneries » Peintre, céramiste, sculpteur, chansonnier, marionnettiste, il sera tout cela à la fois ou successivement. Mais la ligne centrale de son activité créatrice restera la peinture. Son passage, en 1910 ( ?) dans l’atelier d’un peintre parisien, Émile Boutigny, ne le satisfait pas

Service militaire

Vient le temps du  service Militaire trois années sur le point de s’achever quand  éclate la guerre dont il fera six mois, en 1916 dans  l’aviation. À la faveur d’une permission, en 1917 il épouse Marguerite Baudot sa cousine germaine. Très courtisée, elle ne voulait rien laisser espérer…« je pars à la guerre, lui avait-il écrit, je pense que je ne reviendrai pas et cela me donne la force et vous avouer je vous aime ». La paix revenue l’hommage au maréchal Lyautey (né à Nancy) comportait une évocation d  e Jeanne d’ Arc avec des projections de verres coloriés qui font sensation il entre à l’École des Beaux-Arts de Nancy pour suivre l’enseignement de Victor Prouvé.

Les débuts

L’originalité de sa première exposition, en 1923, sera remarquée d’emblée. À la même époque, Édouard Fenal souhaite donner une nouvelle orientation artistique aux faïenceries de Lunéville et de Saint-Clément. Victor prouvé lui conseille d’engager Geo Condé comme modéliste. L’esthétique épurée de l’Arts déco est en train de s’épanouir et Geo Condé, attiré par la stylisation des formes, y trouvera matière à déployer son imagination. Il est également appelé à collaborer avec les frères Mougin qui créent des vases en grés aux formes neuves et sont passés maîtres dans la cuisson de l’émail. Geo Condé signera les dessins figuratifs ou géométriques d’une trentaine de leurs vases.

La vogue des figurines d’animaux, typique de l’Art déco, lui inspirera notamment une panthère et des poissons. Les originaux, devenus très rares, étaient des craquelés de couleur crème.  Mais le succès commercial que remportent ses créations anonymes pour les faïencerie de Lunéville commence à faire oublier le peintre.

Le théâtre de marionnettes

C’est alors, en 1934, qu’un jeune jésuite, Pierre Brandicourt, lui demande de collaborer à la fondation d’un théâtre de marionnettes pour le Groupement des Étudiants Catholiques de Nancy. Ce contact avec une jeunesse plus intéressée par l’art que par le commerce est une bouffée d’oxygène. Très vite il se passionne pour ces poupées animées qu’il habille et dont il modèle les têtes en pâte de bois avant de les peindre.  Les marionnettes s’animent grâce à un assemblage complexe de fils et de balanciers qui stimulent son ingéniosité..  Prenant ses distance avec les Faïenceries de Lunéville, il s’investit davantage dans le développement de son activité de marionnettiste saluée par une médaille d’argent à L’Exposition Internationale de 1937.

En 1939, il décide d’explorer les ressources des marionnettes à gaine, plus souples et plus instinctives de manipulation. Il imagine de broder les têtes avec des fils de laine. Les scénarios s’inspirent des fables de La Fontaine, des chansons populaires comme la légende de Saint Nicolas, des contes de Perrault u des Mille et une nuits…À distance, la juxtaposition des fils de laine aux couleurs entremêlées produit un effet typiquement pictural. Le succès des spectacles de marionnettes, loin d’empiéter sur l’activité du peintre, la stimulent.

Nouvelles techniques

À la fin des années 40, Geo Condé expérimente la technique du monotype : en posant une feuille de papier sur de la peinture fraîche, on obtient un dessin flou.   Mais il s’attachera davantage à la technique de la peinture sous le verre, traditionnellement utilisée (en Europe centrale et dans l’est de la France) pour les icônes ou les ex-voto.

Pour ses petits enfants, ses neveux les enfants de ses  amis et de ses admirateurs, Geo Condé va élargir encore le champs de ses créations en imaginant des veilleuses conçues comme des scènes de son théâtre de marionnettes.

Fin de vie

En 1960 Geo Condé se retire à la Poste-de-Velaine, dans la campagne lorraine, entre Nancy et Toul. Oublié des Nancéiens, il continue à peindre, toujours à la recherche d’un essentiel souvent ludique, comme ses chats malicieux et pathétiques : juste des lignes noires entrelacées sur fond blanc et quelques taches d’orange.

Quelques mois après Marguerite, la mort est venue le prendre le 3 juin 1980. Mais son œuvre ne s’est pas éteinte avec lui. Elle a conservé sa lumière et continue de susciter cet émerveillement qui l’habitait, cet émerveillement devant la richesse des transformations possibles de la matière qui l’a conduit à créer pour se surprendre lui-même